Une recherche récente qui fait bouger les lignes
Une étude publiée en 2024 intitulée “Too much diversity — Multiple definitions of geodiversity hinder its potential in biodiversity research” (Too much diversity—Multiple definitions of geodiversity hinder its potential in biodiversity research) par Tuija Maliniemi et al., met en lumière un paradoxe :
« Un nombre croissant d’études montre un lien positif entre géodiversité et biodiversité. Cependant, la diversité des définitions de la géodiversité dans la recherche écologique empêche souvent de synthétiser les résultats entre études. »
Wiley Online Library
+1
En d’autres termes : la géodiversité a un énorme potentiel pour éclairer la conservation de la nature (et notamment de la biodiversité), mais pour cela il faut d’abord s’entendre sur ce qu’elle recouvre exactement.
Pourquoi c’est important
Une meilleure compréhension de la géodiversité permet de mieux repérer les zones à fort potentiel écologique ou à protéger.
Elle contribue à expliquer pourquoi certains paysages ou milieux abritent une grande biodiversité : en effet, la variété des abiotiques (sols, roches, reliefs) crée des micro-milieux variés.
Planet-Terre
Elle est stratégique pour les défis du 21ᵉ siècle : gestion des sols, adaptation aux changements climatiques, maintien des ressources en eau, etc.
UNESCO
+1
Les freins identifiés
Recherches hétérogènes : certains travaux intègrent uniquement la géologie, d’autres les sols, d’autres encore l’hydrologie. Le terme « géodiversité » est employé différemment selon les études.
repositorium.uminho.pt
+1
Peu de standardisation : absence de classification universelle, de méthodes comparables, ce qui rend difficile la comparaison entre territoires et échelles.
Une valorisation encore faible : en tant que patrimoine ou outil de conservation, la géodiversité reste parfois en arrière-plan par rapport à la biodiversité.
Nouvelle-Aquitaine
Un appel à l’action : comment avancer ?
Clarifier les définitions : adopter des cadres communs permettant de dire précisément « ce qu’on entend par géodiversité dans cette étude / contexte ».
Intégrer la géodiversité dans les politiques de conservation : reconnaître que préserver des sols/paysages/processus abiotiques est aussi essentiel que préserver des espèces.
Cartographier et inventorier : sur différentes échelles (locale, nationale, continentale) et avec des données standardisées.
Sensibiliser le public et les décideurs : par exemple via la Journée internationale de la géodiversité du 6 octobre, instituée pour mieux faire connaître le rôle de la géodiversité.
UNESCO
Favoriser des synergies entre géodiversité et biodiversité : elles ne sont pas dissociées ; la géodiversité est le « socle » sur lequel la vie s’installe.
Planet-Terre
Pour conclure
La géodiversité est encore souvent invisible — en tant que mot, en tant que politique — mais son rôle est fondamental. En 2024, la recherche attire l’attention sur la nécessité de structurer ce champ pour qu’il devienne opérationnel.
Et vous ? Vous pourriez par exemple :
observer autour de vous la géodiversité (types de roches, relief, sols, micro-milieux) ;
vous demander : « Quelle géodiversité y a-t-il ici ? » et « Comment cela influence-t-il la vie (végétation, biodiversité) ? »
réfléchir à la façon dont on pourrait valoriser ces « éléments abiotiques » dans la protection de la nature ou dans les aménagements territoriaux.
« La géodiversité crée les conditions dans lesquelles la vie peut se développer et prospérer. »