Granite rouge de Porto
Complexe composite de Porto
Les granites rouges des célèbres calanches de Piana ont été individualisés et cartographiés, dès 1908, par J. Deprat (« granulites alcalines à biotite ») sur la carte Vico à 1/80 000, qui soulignait ainsi leur caractère tardif. Le granite blanc d’Ota ne faisait toutefois l’objet d’aucune distinction par rapport aux autres granites de la feuille. L’étude de W. Van Tellingen (1955) ne décrit le granite rouge que comme une simple variété du granite calco-alcalin, avec un passage entre les deux types.
Le terme de « complexe de Porto » (Vellutini 1977) s’applique à un ensemble où, du point de vue pétrographique et structural, on peut reconnaître deux unités principales mises en place sous formes de coupoles : un granite rouge de bordure et un ensemble gabbro-granite blanc interne. Ce complexe occupe une surface d’environ 80 km2. Il est intrusif dans les formations calco-alcalines U1 et U2. Il est limité au Nord par un contact subrectiligne, correspondant à une zone de failles, qui s’étend de la plage de Bussaglia jusqu’au col de Verghjolu vers l’Est, tandis qu’il est recoupé sur sa partie nord-est par les granites hyperalcalins d’Evisa. L’ensemble central interne gabbro-granitique d’Ota est antérieur au granite rouge, il est en effet recoupé par des filons issus de ce dernier.
L’enveloppe des affleurements de gabbro est localisé sous la courbe d’altitude 600 m (Van Tellingen, 1955) et apparaît donc « en fenêtre » à la faveur de l’entaille de la vallée du Porto (cf. coupe générale). On note assez systématiquement la fréquence d’injections subhorizontales ou à faible pendage de granite dans les gabbros (et réciproquement). Les bordures figées qui peuvent être observées dans le granite blanc, en particulier au pont de Sorbellu sur la RF n° 9 ainsi que dans le village de Porto même (à proximité de l’embranchement qui mène à la marine), marquent très vraisemblablement les anciens contacts de cette coupole avec le socle encaissant, avant la mise en place de l’unité de granite rouge externe. Dans l’espace, les gabbros et les granites qui sont intimement mélangés d’une part, et les granites blancs d’autre part, pourraient se disposer sous la forme de cloches emboîtées, mises en place à la faveur d’effondrements successifs de type « cauldron subsidence » (Vellutini, 1977) ; la géométrie de l’ensemble indiquant plutôt une alimentation à partir de l’Est.
La seconde coupole, uniquement constituée par le granite rouge, s’est mise en place dans un décollement au toit de l’ensemble gabbro-granite d’Ota. Le pendage des bordures figées internes, au sein de l’intrusion de granite rouge qui est vertical en bordure, devient faible vers le centre de la structure. Le stade d’érosion actuel permet donc d’observer le complexe selon une coupe qui est située au niveau de l’inflexion entre les dykes d’alimentation sub-verticaux et le toit sub-horizontal de la coupole.
Sources : BRGM CORSE – Vico / Cargèse 1113N