GABBRO DE LEVIE
Carbonifère – Plutonisme basique
A la sortie est de Levie, la belle roche sombre aux cristaux chatoyants est un gabbro. On y rencontre un feldspath et un pyroxène, minéral plus trapu que les amphiboles.
Massif de Levie
Signalé depuis 1853 par E. Collomb, puis décrit à diverses reprises, il a été récemment étudié en détail par F. Bourges (1982) et par P. Rossi (1986). Le pluton de Levie, de forme grossièrement quadrangulaire, affleure à l’Est de la ville, sur 2 km de long pour 1 km de large. Au Nord et au Nord Ouest, il est bordé par des injections composites au sein desquelles s’individualisent quatre petits pointements gabbroïques. À l’Ouest, le pluton est séparé des monzogranites à grain moyen par un feuillet de granitoïde à grain fin, de teinte grise, long de 2 km et large de 100 m, qui recoupe à la fois les gabbros et les monzogranites. À l’Est, le contact avec le monzogranite n’est pas facile à observer ; toutefois, on note, dans le talus de la D 268, des enclaves décimétriques anguleuses de monzogranite dans la bordure du gabbro.
Gabbros de Levie
P. Rossi (1986) distingue dans le massif trois types pétrographiques principaux, qui n’ont pas été cartographiquement séparés.
• Cumulats à plagioclase et à olivine. C’est le type le plus courant ; il est constitué par des roches sombres à grandes amphiboles pœcilitiques for mant des « yeux » monocristallins, moirés à la cassure fraîche et d’un dia mètre de 3 à 5 cm. En lame mince on observe, dans cette roche macroscopiquement uni forme, des compositions diverses oscillant entre des norites à olivine et des gabbros à amphibole. - 30- Les premières montrent une texture de cumulats à olivine et plagioclases cumulus, opx intercumulés et hornblende pœcilitique post-cumulus. La composition modale d’un échantillon en provenance du sommet du massif donne 52 % de plagioclases (An 90-85), 33 % d’amphibole, 5 % d’opx, 0,6 % de cpx, 2,6 % d’olivine, 2,6 % de eummingtonite, etc .
• Cumulats à plagioclases. Ils sont répandus aux abords de Levie et dans les pointements environnants. Macroscopiquement, ils sont semblables aux précédents. Deux analyses modales donnent 51 et 34 % de plagioclases, 32 et 39 % d’amphibole, 5 et 0,5 % d’opx, 0,7 et 0,4 % de cpx, 5 et 11 % de cummingto nite, 1,7 et 3,1 % de biotite, 2 et 3,4% de quartz, etc. La texture peut être interprétée comme celles des cumulats à structures réactionnelles (Jackson, 1971).
• Gabbro-diorites à amphibole. Ces roches affleurent à la bordure occi dentale et méridionale du massif et recoupent les gabbros à amphibole pœcilitique. Le grain est moyen à fin. La teinte est plus claire. Les plagioclases, très zonés (cœur An 85-80, cortex An 40-28), forment un treillis fin et ils sont xénomorphes contre les amphiboles ; celles-ci sont en longues baguettes (10 à 20 mm) automorphes et entrecroisées. L’apatite et le sphène sont les principaux minéraux accessoires. La composition modale de deux échantillons donne 51 et 44 % de plagio clase pour 43 et 32 % d’amphibole. η. Diorites indifférenciées.
Dans l’Est de la feuille, au-delà de Levie, on observe plusieurs petits pointements basiques insérés dans la granodiorite de Porto-Vecchio, dans les monzogranites, ou même exceptionnellement dans les granites leucocrates. Leurs dimensions sont hectométriques et ils montrent plutôt une composition de diorite. Il est possible qu’une étude approfondie indique qu’il s’agit de septa ana logues à ceux qui ont été décrits dans l’Ouest de la feuille.
En conclusion, le massif de Levie, formé de cumulats et de gabbro-diorites, est intrusif dans les monzogranites. Le contact est marqué par le développement d’injections composites (cf. infra) dont la phase basique est de même nature que les roches du massif. Quant à la matrice acide des injections com posites, elle constitue pour F. Bourges (1982) un produit de refusion de monzogranite encaissant, lors de l’intrusion du gabbro. Il semble bien que la mise en place du pluton, postérieure à celle du monzogranite, est sub synchrone de la genèse des injections composites, la matrice claire étant très légèrement postérieure puisqu’elle recoupe souvent à la fois les gabbros et les granites.
Sources BRGM – Porto Vecchio 11424N