Diorite de Cambernon dans les étages des tours de la cathédrale de Coutances

La diorite de Cambernon (en fait une trondhjémite dans la classification actuelle de O’Connor) est un faciès particulier dit de bordure (car se rencontrant en marge du pluton dioritique) d’un massif plus important : celui de la diorite de Coutances qui est une diorite quartzitique et une tonalite dans la classification moderne. Quel que soit le faciès (cœur ou bordure) le massif de diorite est d’âge cadomien (début de l’orogénèse) et daté à -584Ma. Sa géochimie est d’affinité calco-alcaline ce qui signifie que sa mise en place s’est faite probablement dans un contexte de subduction (cordillère ou arc insulaire).
Le faciès de Cambernon (de bordure) se distingue du faciès de cœur classique par une plus grande richesse en quartz et en feldspath potassique ainsi qu’une plus grande pauvreté en hornblende noire. La roche de Cambernon est donc plus claire mais ce qui la distingue du faciès classique c’est la présence d’injections (sûrement par des diaclases) de minéraux oxydés qui forment des veines sombres sur fond clair.
Ce faciès clair et veiné est à la fois plus résistant et surtout très esthétique d’où son utilisation dans les monuments comme ici dans certaines parties de la cathédrale de Coutances. Il est aujourd’hui très difficile de trouver des affleurements en raison de l’abandon de l’exploitation de la pierre à la fin du XIXe siècle et que les carrières autrefois nombreuses ne sont plus visibles.